[Ce texte est la retranscription d’un rêve fait en février 2020. J’ai conservé le style d’écriture de mes notes originales, pour respecter la confusion bizarre que l’on connaît tous en se rappelant de nos rêves plus ou moins cohérents.]
L’étouffante chaleur d’hiver menaçait de faire fondre chaque être vivant. La fièvre était montée, en pic, atteignant une température supportable encore, mais qui ne pouvait le rester en raison de la saison : nous étions en février ! Ce qui n’annonçait rien de bon pour les mois à venir. La situation actuelle menaçait déjà de flancher, d’une seconde à l’autre. Le monde tenait encore, par habitude sans doute, comme l’infime temps que connaît le corps, face à l’eau mais pas encore à son contact, avant de plonger. Plus personne n’essayait de rattraper les erreurs tout juste passées, l’heure était à la survie. Il faisait beaucoup trop chaud ! De l’air ! De l’eau ! Boire ! S’imbiber et se liquéfier, rejoindre les nuages pour pouvoir pleuvoir.
Ce n’était pas un rêve cette fois-ci. Ces cauchemars que l’on connaît bien, commencés il y a des années qui s’intensifiaient avec le temps. Ces rêves catastrophistes et à la mode que l’on retrouve dans les produits culturels des cent dernières années : cinéma, littérature, musique… arts ! Tous crient depuis longtemps à la fin du monde. À ce mois de février, on pourrait croire qu’ils avaient raison. Mais, à regarder de plus près, était-ce vraiment la fin du monde, ou la fin de l’Homme ? À trop se croire tout permis chez lui, il semblerait que ce dernier ait cru que sa propre disparition irait de pair avec son environnement. Or, la planète étant malade, la première infection à éradiquer semble de nature humaine.
Parler avec soi-même, comme pour s’assurer que l’on est toujours en vie… c’est ce que je m’efforce de faire. Je ne manque pas d’eau, bizarrement. Ni de nourriture. J’ai chaud, mais j’ai l’habitude. Étrangement, j’ai le sentiment que tout le monde arrive aussi à s’y faire, sans être vraiment bien en fait. C’est comme si en changeant, cette atmosphère ne se débarrassait pas vraiment de nous, mais nous invitait à le faire nous-même… ? C’est vrai quoi, plus d’évolution possible là dedans. Bon, il y a beaucoup de morts, c’est vrai. Et des malades. Et je ne comprends pas comment j’arrive à dire ça le plus naturellement du monde. C’est sans doute parce qu’on savait que tout ça allait arriver, d’un moment à l’autre… Si. Toi aussi, pas que les autres. On, c’est nous. Et moi. Je m’y attendais donc.
Tic-tac. Facteur, quand passeras-tu ? Facteur n’est-il toujours pas passer ? Passera-t-il encore ? Ah, il est là. Avec un recommandé sans accusé de réception. « Avis de dégager promptement, ou de changer tout aussi promptement. Sincèrement , la planète. » Elle ne nous attend plus. Elle ne l’a jamais fait. Nous n’avons fait que retarder le processus. Une invitation à dégager. Nous ne sommes toujours pas à la rue, mais on sait que notre maison est en train de muter, et que si la mutation n’opère pas non plus en nous, on ne tiendra pas. Mais la maison restera. Encore plus belle et plus forte.
On le sait, on le sent. Il y a une odeur de passé dans l’air ; nous habitons depuis longtemps dans des ruines, dans un cimetière, entourés de zombies. Pourtant, rien ne change. Les humains sont pires, oui ! La colère est encore plus grande, ça râle et s’accuse dans tous les sens – comme je le fais présentement en fait – tout le monde continue d’exhorter l’autre à faire quelque chose. Comme si être passé aux cotons démaquillants recyclables il y a trois ans était suffisant, ou qu’on devrait sincèrement se féliciter de recycler le verre, ou encore de faire partie d’une association pour la planète, en étant là à chaque marche pour le climat ! Maintenant, il n’y a même plus ça. Ce sont des marches pour l’homme qu’il faudrait, oui. Non pas que la planète aille bien, mais plutôt que nous ne l’aidons absolument pas en continuant à se diviser comme on le fait.
Je retrouve mon petite frère couché sous une table, dans la même pièce où je l’avais laissé le temps d’aller chercher un endroit où remplir ma bouteille d’eau. Par chance, j’avais à peine marché dix minutes que j’ai trouvé un tuyau sortant de terre crachant toute son eau sur le béton fumant.
Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais je me retrouve à parler à l’humanité, en compagnie de certains dirigeants : [oui je suis grave prétentieuse dans mes rêves]
« Peuples de la terre, mes chers gouvernants, tous et toutes : juste, écoutez-moi. Ne voyez-vous pas, ne voyez-vous vraiment pas, êtes-vous sûrs de ne pas capter un tout petit peu la raison de ce qui nous accable aujourd’hui ? La division. La terre s’est considérablement divisée ces dernières années, la planète est passée par tous ses états, elle a semblé à la fois périr et se révolter avec une force insoupçonnée. Et nous, qu’avons-nous fait ? Nous nous sommes également divisés : quand certaines nouvelles ou moins nouvelles âmes prônaient un nouveau type de mode de vie, fondé sur l’Amour et la fraternité, d’autres – une minorité pourtant très vampirisante – continuait à vouloir régner en maîtres en amassant des richesses.
Au milieu, une foule d’indécis et d’endormis continuant à poursuivre leurs petites guerres journalières, allant du choix du repas du soir à la défense de causes sociétales qui leur tenaient à coeur. Sociétales et environnementales, car pensez-vous réellement que de s’énerver sur ces vampires de gouvernants va réellement sauver la planète ? Oui, je parle de vous, messieurs, dans votre égoïsme d’agir pour votre peuple toujours en fonction de vos intérêts les plus immédiats, parfois selon vos désirs sur le long terme, jamais au nom de l’Autre. Jamais vraiment au nom du Peuple, en fait.
Quant à moi, je pense et j’aimerais que cette idée germe également dans votre esprit, je pense que si nous voulons dépolluer la terre, il faut commencer par nous dépolluer nous-même. Ce n’est pas la tête remplie d’idées noires que l’on va aller se traîner toutes les semaines, pendant des mois, des années, à remplir des sacs poubelles de déchets vomis par la mer sur les plages. Ce n’est pas ce que l’on devrait faire, pourtant c’est ce qu’il se passe. Imaginez : calme, serein, vous avez adopté un mode de vie à l’image de votre état d’esprit : calme serein, sans trop-plein ni débris. Ainsi, vous vous alignez au cycle naturel de la planète et arrêtez de la polluer, à votre échelle. Vous souhaitez alors inspirer chaque humain que vous croisez, l’incitant implicitement à faire comme vous.
Je ne vous suggère pas d’aller vivre en autarcie au sommet d’une colline en revenant à un mode de vie que nos ancêtres connaissaient, et que certains connaissent encore aujourd’hui. Si vous imaginez qu’il faut faire forcément comme ça (ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais n’est pas non plus obligatoire), alors vous n’avez pas compris que le processus de dépollution est d’abord mental : arrêtez d’entacher cette petite chose ronde que l’on appelle tête au-dessus de votre corps, et vous verrez que vos actes extérieures se clarifient d’eux-même, comme par magie.
Magie ? Pour ma part, j’appellerais plutôt ça Alchimie. »
[Je n’ai pas trop l’habitude de rendre visible mes rêves, mais j’ai trouvé que celui-ci était plutôt « sympa », en référence à cette année que nous sommes en train de vivre et qui n’est pas terminée : #2020, l’année de l’embrasement du Phénix, qui est SURTOUT une merveilleuse occasion de RENAÎTRE de ses propres cendres.]