Le secret de l’arche de Noé

Temps de lecture : 4 minutes

 

La dernière licorne

J’ai longuement hésité avant d’écrire un article sur ce thriller. Ce n’est pas une lecture décevante, bien au contraire, c’est le genre de livre qu’on ne veut pas lâcher et qui nous tient en haleine durant près de 600 pages.

La dernière licorne est le premier roman de Tobby Rolland. L’auteur y propose une lecture de la légende de l’arche de Noé, histoire apparaissant dans toutes les religions et mythes du monde entier. En effet, il part du principe que si une histoire est racontée partout à travers le monde depuis tant de temps, c’est qu’il y forcément une part de vérité dans la légende, et l’écriture de celle-ci permet de garder en mémoire une trace de l’histoire originelle.

Quatrième de couverture

Mon avis (très personnel)

Adorant les romans de Dan Brown, je pensais donc que ce thriller ésotérique avait tout pour me plaire. D’ailleurs, ça se présentait extrêmement bien : une histoire où mythologies, légendes, religions, complots politiques, argent et sciences se mélangent. Parfait ! Là où j’ai été déçue, et ce n’est que mon propre avis, c’est qu’on bascule peu à peu du côté scientifique, pour y rester.

Cécile Serval, glaciologue, est précipitée contre son gré dans une course folle lui révélant au fur et à mesure le secret de l’arche de Noé. Aux côtés d’elle et de deux autres chercheurs, le lecteur découvre l’anomalie d’Aratat (l’arche de Noé est-elle  toujours au sommet du mont ? ) ; l’histoire de l’arche de Noé racontée dans le très précieux Livre d’Enoch ; l’existence des licornes, et beaucoup d’autres choses… C’est d’ailleurs pour toutes ça que je conseille fortement la lecture de ce livre : on apprend énormément ! C’est un livre très riche, ce qui ne m’empêche pas d’être moins convaincue par le dénouement.

Composé de trois chercheurs, le trio principal m’avait quand même mis la puce à l’oreille, et j’ai trouvé que les accumulations de preuves scientifiques sont trop lourdes. On dirait qu’on ne doit lire ce roman qu’à travers des lunettes scientifiques… La richesse de ce qu’on découvre est contrasté par le dénouement bien fade, et j’ n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux aux ciels quand les personnages tentaient de convaincre une fois de plus la septique Cécile de la véracité des faits. Cécile qui est par ailleurs l’archétype du scientifique fermé qui ne croit que ce qu’il voit, et blablabla. On dirait que c’est seulement parce que l’on peut expliquer scientifiquement quelque chose que cette chose est vraie. 🙄

La lecture du mythe proposée dans ce roman est tout de même intéressante, et c’est pour ça que j’ai pris la peine d’aller jusque au bout. Disons que ça tient la route, mais…

Mais paradoxalement, pour une lecture très scientifique, cette histoire est quand même très tordue ! C’est peut-être se compliquer la vie de vouloir absolument proposer une vision exclusivement scientifique, non ?

Bref, pour une livre qui parle de licornes, il y manque quand même un peu de magie !

~ Citation ~

Le Musée national du Moyen Age où nous emmène Zak Ikabi est organisé autour d’une pièce de collection unique, l’emblème de l’hôtel de Cluny : les six fameuses tapisseries de la Dame à la licorne… L’un des chefs-d’œuvre les plus énigmatiques au monde. Sur chaque tapisserie, la même noble jeune femme est représentée avec pour principal animal de compagnie une licorne blanche. Pour tout vous dire, j’ai même remarqué que ces tapisseries ornent les murs de la maison Gryffondor dans les films d’Harry Potter…

A cette dernière référence, Cécile observa avec consternation son professeur. Derrière aux défilait une classe d’enfants d’une dizaine d’années. L’instituteur fermait la marche.

Les cinq teintures représentent les cinq sens, continua Parella, il s’agit d’une fort jolie pièce tissée au XVème siècle. Le goût quand la dame mange une dragée, l’ouïe quand elle joue de l’orgue, la vue lorsque la licorne se regarde dans un miroir tenu par la dame, l’odorant avec la couronne de fleurs que la dame tresse. Le toucher enfin, quand elle tient la corne de la créature merveilleuse dans ses mains.

Cécile siffla entre ses dents.

Très suggestif ! On montre cela à des enfants ?

La sixième tapisserie l’est plus encore ! C’est celle qui attise le mystère depuis un siècle ;  elle représente ces mêmes personnages mais une formule étrange orne le tableau:  » A mon seul désir. »

La classe entrait bruyamment dans le musée de Moyen Age. Des touristes japonais patientaient derrière eux.

Et un mystère de plus, fit Cécile. On fait des repérages pour le prochain Da Vinci Code tour ?

Zak prit le relais.

Cette énigme-là, désolé, on va la laisser de côté. Dans une autre aventure, peut-être ?

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