[ ! Cet article s’inscrit dans le cadre de l’écriture d’une petite histoire : LouPiote]
Ce sentiment de nostalgie ressenti en terminant un film ou un livre qui nous a transporté dans un univers magique. Ce sentiment qui donne presque envie d’arrêter tout divertissement de peur d’être déçu dès qu’on le termine. C’est à la fois terrible et magnifique.
C’est pour cela qu’il me faut un bon laps de temps avant de me lancer dans une nouvelle histoire, comme si un pied était toujours ancré dans l’histoire que je venais de quitter. C’est presque un deuil à faire. C’est aussi ce qui nous pousse à regarder, reregarder et rereregarder ou lire encore et encore les mêmes choses que l’on connaît déjà par cœur.
Les créateurs savent nous transporter dans un univers suscitant une nostalgie, comme si, l’espace de quelques heures, on se retrouvait plongé dans notre propre passé. C’est quelque chose qui fonctionne particulièrement bien avec le fantastique, la fantasy et tant d’autres genres, même la science-fiction. On pourrait aussi dire que les « inventeurs » de ces univers magiques s’inspirent plus de la réalité que de leur imaginaire, du moins, d’une réalité autre que celle que nous vivons sur Terre, où l’imagination serait leur outil afin de la retranscrire. Parfois, et je pense par exemple à des œuvres comme Avatar ou Le Seigneur des Anneaux, les détails sont si présents, jusqu’à l’invention de langues, de cartes entières dessinant des continents, et des philosophies si particulières que ce sont des mondes entiers qui semblent être inventés. Et s’il s’agissait en fait de retranscriptions de réalités qui furent ou qui sont dans d’autres temps et / ou d’autres endroits ?
Considérons, un seul instant, un créateur non pas comme quelqu’un qui fabrique un monde, mais comme un médiateur entre quelque chose d’existant et son public, terrien, qu’il veut instruire. Ainsi, la fiction permet de faire voir à tous et de faire prendre connaissance de choses que l’on ne voit pas, d’êtres que l’on ne voit pas, de monde que l’on ne voit pas. Peut-être alors que, parfois, le lecteur ou le spectateur découvre ou devrais-je dire re-découvre une réalité qu’il a déjà rencontré, dans laquelle il évoluait et prenait une place active en tant qu’être.
Moi, j’en suis convaincue. Car au même titre que l’humain est incapable de se représenter une couleur qui n’existe pas, je pense l’humain incapable de s’imaginer un monde qui n’existe pas, même pas un peu. Il a sans doute le pouvoir d’extrapoler, mais pas d’inventer. Après tout, les plus grandes « inventions » scientifiques ne sont en fait que des découvertes..
Exact, et les plus grands génies, inventeurs, avant-gardistes sont forcément considérés comme des fous, jusqu’au moment où ce qu’ils disent est perçu comme évident !